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Parc et jardins

Eléments essentiels de la renommée de La Castille, les parc et jardins du domaine ont profondément évolué au cours des siècles selon le mode de vie de ses propriétaires successifs. Essentiellement confiées en gérance aux XVIIe-XVIIIe par les FORBIN qui n’y résidaient pas, les terres de La Castille étaient soumises à différentes cultures : vignes, oliviers, grenadiers, blé, potager etc. Sur la façade sud de la bastide de l’époque, un jardin clos de murs, approximativement de surface comparable à la cour nord, existait probablement dès les FORBIN et fut maintenu en l’état par les JEAN qui investissaient prioritairement dans la construction ou la transformation de la cave.

Trésoriers généraux de la Marine, les SELLE se devant de résider et de recevoir lancèrent la construction du château actuel et firent abattre les murs du jardin sud au profit de grandes allées de promenades à travers les différentes cultures.

La Castille en 1811 sous la famille de SELLE

Les AUBERT accentuèrent cette évolution, créant des allées vers les nouveaux bâtiments agricoles (notamment le nouveau moulin à farine, future Maison Saint-Charles), rectifiant le dessin des existantes et les agrémentant toutes de plantations (noisetiers, marronniers, mûriers, platanes).

La Castille en 1848 sous la famille AUBERT

A l’emplacement approximatif de l’ancien jardin clos de murs, entre l’esplanade sud du château et la grande allée de platanes, les AUBERT aménagèrent un « jardin anglais » dessiné avec art autour d’un bassin à jet d’eau. Les nombreuses photographies anciennes et cadastres rendraient aujourd’hui possible la reconstitution de ce jardin remarquable dans son état du début du XXe siècle.

 

Au delà du jardin anglais, des canaux furent installés le long de la grande allée de platanes alimentant le grand bassin sud.

La pièce d’eau, rond point de la grande allée sud, dans les années 1930

 

Plus largement encore, la diversité harmonieuse des paysages de La Castille entre bois, rivières et cultures, charme depuis toujours les promeneurs en toute saison.

Le château d’eau sous la neige au début du XXe

 

Avec l’arrivée du Séminaire, le parc fut agrémenté de statues religieuses, témoins de la générosité d’un donateur, d’un événement spirituel marquant ou du souvenir d’anciens établissements ecclésiastiques.

Statue de Notre-Dame de la Médaille miraculeuse (Façade est du château)

Cette statue de Notre-Dame de la Médaille miraculeuse fut érigée et bénie par Monseigneur Simeone le 24 septembre 1930 [1]. Au delà de la commémoration du centenaire de l’apparition de la Rue du Bac à Paris (1830), il s’agissait pour l’évêque de Fréjus et son Séminaire de remercier la Sainte Vierge d’avoir permis le financement et la construction en un an de la grande chapelle comme s’y était engagé Monseigneur Simeone lors de la bénédiction du nouveau bâtiment du Séminaire et de la maison Saint-Charles rénovée (1929) [2]. A son érection, la statue était dorée.

Louveteaux aux pieds de la statue de Notre-Dame (vers 1950)

 

Statue du Sacré-Coeur (Jardin sud) – Disparue

Installée entre le jardin et la grande allée de platanes au sud du château, bénite par Monseigneur Simeone le 23 juin 1933, en présence de Berthe Aubert [3], cette statue avait occupé depuis 1873 la niche surmontant surmontant l’autel du Petit Séminaire Saint-Charles de Brignoles. Rachetée après la spoliation de 1906, déposée un temps à Saint-Maximin, puis installée au Petit Séminaire de Hyères dans une fenêtre de l’escalier du fait de ses grandes dimensions, elle fut cédée à La Castille et placée sur une colonne au milieu des lauriers-roses et des palmiers. Elle fut à nouveau déplacée à une date et vers une destination encore inconnues, peut-être à cause de la gène qu’elle pouvait causer lors des grandes processions qui empruntaient la grande allée sud.

La statue du Sacré-Coeur entre le « jardin anglais » et la grande allée sud dans les années 1930

La statue du Sacré-Coeur dans les années 1930

 

Gethsémani (Grand bassin de l’allée sud)

Ensemble en marbre de Carrare, représentant Notre Seigneur à Gethsémani consolé dans son agonie par un ange. Cette oeuvre de l’atelier romain G. SARTORIO semble avoir été donnée à La Castille en 1930, par une bienfaitrice souhaitant restée anonyme, pour l’ornement de la grande chapelle du Séminaire. Elle fut déplacée dans le parc probablement dans la seconde moitié du XXe. Exposée aux intempéries et au vandalisme, sa restauration et sa protection est en cours de réflexion.

Gethsémani aujourd’hui

 

 

Statue de Notre-Dame « de Saint-Charles » (Façade sud-ouest de Saint-Charles)

Probablement victime de déplacements et de restaurations maladroits, la statue tutélaire du Petit Séminaire de Brignoles a perdu la majesté et la reconnaissance dont elle jouissait dans les années 1880.

Notre-Dame « de Saint-Charles » aujourd’hui à La Castille

 

Classe de 6e du Petit Séminaire de Brignoles vers 1880

« Sauvée » de l’expulsion de 1906, elle dut suivre le Petit Séminaire dans ses pérégrinations jusqu’à son installation à Hyères en 1919. Elle était apparemment encore intacte peu de temps avant la fermeture de cet établissement à la fin des années 1960. Comme bien d’autres vestiges d’anciennes maisons diocésaines, elle trouva finalement refuge à La Castille. Sa valeur « mémorielle » pour les Séminaristes diocésains justifierait une restauration de cette Sainte Vierge, facilitée par notre connaissance de son apparence originelle.

Petit Séminaire Saint-Charles de Hyères autour des années 1950

 

[1] Bénédiction de la statue de la Sainte Vierge de la Médaille miraculeuse (24 septembre 1930) dans Semaine Religieuse 1930, n° 40, p. 604

[2] Inauguration par Monseigneur Simeone du nouveau Séminaire et de la maison de retraite (9 septembre 1929), dans Semaine Religieuse, 1929, n° 37, 14 septembre, p. 608-616

[3] Cf. Semaine Religieuse, 1933, 08 juillet, n° 27, p. 406

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