2IcCastille016

Maison Saint-Charles

N’apparaissant sur les cadastres qu’à partir de 1848, ce qui allait devenir vers 1930 la Maison Saint-Charles, est à l’origine un moulin à céréales ayant succédé à celui plus modeste qui, en 1811, était contigüe au moulin à huile sur la Jonquière. En 1848, ce moulin à farine de quatre niveaux est alimenté par un nouveau canal puisant dans le Gapeau et croisant le canal de la Jonquière.

Les moulins de La Castille en 1848 d’après Archives départementale du Var 3PP 132/16

Au cours du XXe, le bâtiment connut plusieurs évolutions. La matrice cadastrale de 1914 ainsi qu’un rapport d’évaluation de La Castille de 1925 le qualifient de « moulin à plâtre ». D’après le témoignage des Blanchard qui s’y installèrent à la même époque [1], il  comprenait alors  également au rez-de-chaussée de grandes cuves dans lesquelles on faisait fermenter des figues et deux alambics fonctionnaient devant la maison.

Suite à l’installation du Grand Séminaire à La Castille et au voeu des Aubert de transformer le « moulin à farine » en maison de retraite [2], on se rend compte de l’utilité d’un tel établissement pour les prêtres âgés du diocèse. Monseigneur Joseph-Marie-François-Auguste Sivan, archiprêtre de Brignoles, se trouvant le légataire universel du Chanoine Pattriti, Curé de Saint-Louis de Toulon, donne de cet héritage les quatre-cent-mille francs nécessaires pour effectuer les aménagements à cette fin.

Les travaux de la maison de retraite s’effectuent parallèlement à la construction de l’extension du Grand Séminaire. Le château étant devenu trop exigüe devant le flot de vocations, une dizaine de séminaristes logent dans l’ancien moulin, à deux cents mètres du reste de la communauté. De même, un jeune ménage d’employés de La Castille, les Blanchard, doit déménager du futur emplacement de la grande chapelle pour s’installer avec leurs enfants dans la partie est de Saint-Charles. Le moulin ne fonctionne plus : seule une petite turbine y alimente le château en électricité. Le soir tard, les Blanchard doivent aller couper le courant, mais aussi lever la vanne sur le canal pour que l’eau se jette directement dans le Gapeau. Il faut aussi surveiller le pompage de l’eau de la source sortant dans le fond du fossé derrière la maison et qui est amenée jusqu’au séminaire.

La maison de retraite des prêtres âgés est inaugurée par Monseigneur Simeone le 9 septembre 1929 en même temps que les nouveaux bâtiments du Grand Séminaire [3]. On construit en 1930, une maison derrière Saint-Charles où s’installent les Blanchard. Comme le réfectoire, la cuisine et l’appartement des religieuses, la chapelle de Saint-Charles est aménagée en 1933 suite à un don important du Chanoine Gamerre  : son maître autel est l’ancien autel principal des Petits Séminaires de Brignoles et de Hyères [4].

Les Soeurs de Saint-Martin de Dignes sont chargées de l’accueil et y installent les premiers pensionnaires dont certains attendaient l’ouverture en partageant provisoirement la vie du Grand Séminaire. La Congrégation de Saint-Martin de Dignes furent remplacées, alors que l’Abbé Louis Thomas était Supérieur de Saint-Charles (1969-1983), par les Soeurs franciscaines de l’Immaculée. De 1929 à 2018, c’est plus de cent-vingts prêtres à s’être retirés à Saint-Charles, sans y avoir systématiquement fini leurs jours. Ainsi, la maison de retraite ne répondant plus aux normes, le dernier prêtre retraité, Georges  Manassero, la quitte-t-il début 2018 pour rejoindre l’établissement toulonnais des Petites Soeurs des Pauvres. La vocation de Saint-Charles n’en reste pas moins toujours inscrite dans l’objet de l’actuelle Fondation.

[1] Cf. ci-dessous et Eglise de Fréjus-Toulon 1997, n° 11, p. 180-383

[2] Cf. la convention morale à perpétuité entre les évêques de Fréjus et les Aubert, 4°

[3] Cf. Semaine Religieuse 1929, n° 37, 14 septembre, p. 615

[4] Cf. Bénédiction de la chapelle, du réfectoire, de la cuisine et de l’appartement des religieuses le 23 juin 1933, dans Semaine Religieuse 1933, n° 027, 8 juillet, p. 406-407

Sources complémentaires

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