Ayant connu plusieurs déménagements entre Fréjus et Toulon depuis son expropriation en décembre 1906 [1], le Grand Séminaire de Fréjus s’installe à La Castille en septembre-octobre 1922 [2], suite à la cession du domaine par les Aubert. En trois ans, les vingt-trois cellules que comprend le château ne peuvent plus absorber les entrées : on loge les séminaristes surnuméraires à Saint-Charles en attendant que cet ancien moulin à farine ne soit aménagé en maison de retraite pour les prêtres.
La construction d’une aile propre au Séminaire sur la façade est du château est envisagée dès 1925, mais Monseigneur Guillibert ayant été rappelé à Dieu l’année suivante, c’est son successeur, Monseigneur Simeone qui mène le projet à son terme.
Les plans s’inspirent de ceux de l’ancien Grand Séminaire de Fréjus mais on renonce, probablement par manque de moyens, au 4e étage prévu en 1925 conformément à l’original [3].
Confié à la diligence de l’Abbé Antoine-Marius Brémond, Econome du Séminaire [4], l’ouvrage est largement soutenu par la générosité des fidèles [4] et s’effectue en un temps record. Monseigneur Simeone bénit le nouveau Séminaire et Saint-Charles réaménagée le 9 septembre 1929 [5]. A cette occasion, l’Evêque explique lui-même le sens profond de cette association : les prêtres âgés, qui souffrirent 25 ans des conséquences des lois de Séparation, peuvent désormais se consoler de finir leurs jours dans un cadre somptueux, à proximité d’un Séminaire semblable à celui où ils avaient été formés et que l’Etat s’était approprié avec violence [6]. Parallèlement, les jeunes vocations peuvent bénéficier de l’expérience de leurs aînés, de leur témoignage de fidélité et d’abandon à la Providence dans une période particulièrement difficile.
Mais la restauration du Grand Séminaire ne saurait être complète sans une chapelle à sa mesure. Confiant en l’intercession de Notre-Dame dont on doit célébrer le centenaire de l’apparition à la Rue du Bac l’année suivante, Monseigneur Simeone assure qu’il consacrera la nouvelle chapelle du Séminaire à cette occasion. Un an quasiment jour pour jour, il bénit effectivement le nouvel édifice qu’il consacre le 8 décembre 1930 . Comme pour le Séminaire, la grande chapelle s’inspire des plans de son aînée de Fréjus dont elle a notamment hérité de la belle statue polychrome de la Sainte Vierge qui en dominait le choeur [7].
[1] Cf. la page dédiée au Grand Séminaire de Fréjus
[2] Mgr Guillibert (119) : Oeuvre des Séminaires et éducation des Clercs (Lettre circulaire – 08 septembre 1922) ; Première rentrée du Grand Séminaire à La Castille, dans Semaine Religieuse 1922, n° 43, p. 508-509
[3] Plan du bâtiment principal du nouveau Séminaire (1925 – projet)
[4] Sur le Chanoine Brémond, cf. l’acquisition récente de son portrait par les Archives diocésaines et sa notice biographique sur le site du Chapitre
[4] Financement des nouveaux bâtiments du Séminaire (1925-1933)
[7] Cf. la page dédiée à la grande chapelle du Séminaire de La Castille
Fonds et collections
- 3F – Fonds Guillibert – Réception de La Castille
- 4F – Fonds La Castille – Grand Séminaire
- Catalogue iconographique
Périodiques ecclésiastiques
- « Réorganisation de l’Oeuvre des Séminaires et institution d’une Ligue diocésaine de prières pour les vocations sacerdotales », dans Semaine religieuse 1931, n° 51, p. 689-691
- « Le Grand Séminaire de La Castille pendant l’occupation allemande en 1944 », dans Semaine Religieuse 1945, n° 2, 20 janvier, p. 26-29
- Pierre Chaix, « Le Grand Séminaire, précis historique », dans Semaine Religieuse 1948, n° 07, 27 mars, p. 98-100 [1790-1922]
- Mgrs Gaudel et Mazerat, « Lettre pastorale aux prêtres et aux fidèles du Diocèse », dans Quinzaine Religieuse 1959, n° 16, 1er août, p. 189-191
Autres sources
- Père Louis Porte, Histoire du Diocèse de Fréjus-Toulon, Nice, Editions du Lau, 2017, p. 175 : l’aile Est reliant l’extension sud à la grande chapelle fut construite en 1934
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