La toilette d’une Dame chrétienne (1878-1940)

Au commencement de l’été 1940, alors que les malheurs de la Patrie imposent à tous une sérieuse réserve, nos Lectrices liront avec satisfaction ces instructions adressées, en 1878, aux Dames catholiques par Son Em. le Cardinal Vicaire de Rome.

1. Dans leur manière de se vêtir, elles ne doivent n’avoir que des fins honnêtes et légitimes, afin que leurs actes soient non seulement licites, mais encore méritoires pour la vie éternelle ; elles doivent rejeter tout motif de vanité mondaine, ne pas chercher à s’attirer les regards d’autrui, à humilier, éclipser, surpasser quelqu’une de leurs semblables ;
2. Elles doivent avoir soin que leurs vêtements soient selon les règles de la décence et de la modestie, premier ornement d’une dame catholique ; qu’elles n’écoutent pas en cela les raisons, telles que l’exemple de leurs compagnes, l’universalité de la mode, se rappelant que c’est à Dieu et non au monde qu’elles auront à rendre compte de leur conduite ;
3. Elles doivent rechercher la simplicité, avoir en horreur les excès de luxe, se contenter de ce qui est exigé par la condition où Dieu les a placées, ne pas chercher de vains prétextes pour se procurer des parures inutiles ;
4. Quand elles vont à l’église, et surtout quand elles doivent s’approcher des sacrements, elles doivent observer dans leur tenue une plus grande modération, sachant que les pompes mondaines ne conviennent pas dans la maison de Dieu ;
5. Elles doivent, chaque année, se fixer d’avance la somme nécessaire aux frais de la toilette propre à leur condition et à leur état de fortune, et ne jamais aller au delà :
6. Elles doivent se rappeler l’obligation que l’Evangile nous impose de faire l’aumône, et savoir sacrifier quelque objet de luxe afin de pouvoir offrir aux pauvres une aumône convenable ;
7. Elles doivent prendre la résolution ferme et énergique de payer régulièrement leurs comptes, et ne jamais emprunter de l’argent pour se procurer des objets de toilette ;
8. Enfin elles doivent travailler à obtenir, par quelque douce insinuation et encore plus par leur exemple, que les dames de leur connaissance se conforment aux règles que nous venons de tracer.
   Que toutes les dames catholiques sachent qu’elles ne peuvent vivre selon les maximes du Saint Evangile sans poser pour base de leur conduite l’exact accomplissement de leurs devoirs religieux. Voici les pratiques qui doivent leur être habituelles : la sainte messe, la méditation, l’examen de conscience, la visite au Saint-Sacrement, le rosaire ou chapelet récité en famille, la lecture spirituelle, la fréquentation des sacrements. Enfin, elles doivent être fortes contre elles-mêmes ; fortes contre les séductions du luxe, qui est la grande plaie du moment ; fortes contre les tyrannies du respect humain.

Source : Semaine Religieuse 1940, n° 30, 27 juillet, p. 343-344