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Les Selle

La famille de SELLE tiendrait son nom du village de Celles, au sud de la ville de Waremme, dans la province de Liège. Ce nom ferait référence à la présence d’une cellule d’ermite auprès de laquelle se serait développé le bourg

Quelles que soient les origines médiévales de cette famille, les généalogistes en débutent généralement la filiation suivie à partir de Nicolas de SELLE, entré au service du Duc René II de Lorraine en 1488 [1]. Des Ducs de Lorraine les descendants de Nicolas s’illustrèrent au service de la Couronne de France. Ainsi, un François de SELLE est-il contrôleur de la Maison de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV. Le 3e fils de François, Florent-Marcellin de SELLE (1667-1743) fut Trésorier général de la Marine à Paris. Ses deux frères ainés morts célibataires, il fut à l’origine de la branche aînée de la famille. Quant à la branche cadette, elle naquit du 6e fils de François, Jean-Louis de SELLE, Trésorier de la Marine à Toulon, fonction qui, l’obligeant à résider, l’amena à acquérir La Castille en 1734 de Victor JEAN.

Si les JEAN furent à l’origine de la cave voutée, la famille de SELLE construisit très probablement le château actuel, si ce n’est à l’emplacement de l’ancienne bastide , du moins avec certains des éléments de celle-ci. La cour nord comprenant la cave et la chapelle fut conservée ; en revanche, façade sud, un jardin clos de surface équivalente vit ses murs arasés pour offrir au nouveau château les belles perspectives du parc qui contribue depuis à la renommée du Domaine.

Le dépouillement des archives ne permet pas encore de connaître la gestion de La Castille du temps des SELLE mais dès la deuxième génération l’héritier du Domaine connaissait de graves difficultés financières. Le 3e fils de Jean-Louis de SELLE, Luc de SELLE de la Garréjade, Trésorier général de la Marine de France, était mort célibataire à Paris le 16 janvier 1781. Par testament, il léguait l’usufruit de ses biens, dont la Castille, à son frère Jean-Baptiste de SELLE du Réal, Capitaine au Régiment de l’Isle-de-France, Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Quant à la nue propriété, Luc de SELLE la léguait aux enfants de Jean-Baptiste et à ceux de leur soeur Thérèse-Anne de SELLE, épouse de Balthazard de FAUDRAN, seigneur de Taillades. A la mort de Jean-Baptiste, l’usufruit devait rejoindre la nue propriété, les légataires universels se partageant l’héritage de Luc de SELLE « par tête et non par souche ».

Quelles que soient les subtilités de ce testament, elles furent compromises, la succession étant tellement grevée de dettes que le partage des biens de Luc de SELLE ne pu se faire entre ses héritiers et légataires universels, même après le décès de Jean-Baptiste de SELLE survenu à La Castille le 2 février 1792. Le contexte politique de l’époque n’était probablement pas favorable au règlement de cette succession complexe : ce ne fut qu’au sortir de l’époque révolutionnaire, en 1801, que des créanciers hypothécaires exigèrent des héritiers de Jean-Baptiste de SELLE, la vente par expropriation forcée des immeubles situés dans le Var et donc notamment de la Castille. Etonnamment, ce fut la propre belle-fille de Jean-Baptiste de SELLE, Marie-Magdeleine AURRAN de Léoube, épouse de Luc-César de SELLE, qui remporta le 12 décembre 1801 l’adjudication de La Castille [3]. Elle acquit ultérieurement deux autres propriétés voisines du Domaine, respectivement aux quartiers de La Pallun et de La Jonquière, qu’elle rattacha à La Castille. Le 22 mars 1827, Marie-Magdeleine AURRAN devenue veuve vendit à réméré l’ensemble à Jean-Marie CLAPIER, négociant à Marseille, avec droit de rachat dans les cinq ans. Le 31 décembre 1829, la veuve de Luc-César de SELLE vendit ce droit de rachat à Lazarine BONNEFOY Veuve AUBERT  pour 500.000 francs. Celle-ci fit jouer ce droit le 22 mars 1831 et racheta ainsi définitivement au sieur CLAPIER la Castille que son petit-fils Frédéric cèderaient à l’Eglise en 1922.

 

Armes de Selle : D’argent à 3 bandes de gueules au chef d‘azur chargé de 3 étoiles d’or – Devise : BENE FACERE MEA LEX (« Bien faire [est] ma loi »)

[1] Marquis de Magny, Deuxième Registre du Livre d’Or de la Noblesse de France, Paris, 1845, p. 209-213

[2] La prospection radar du rez de jardin du château effectuée en 2022 n’a pas détecté de soubassements témoignant de la présence d’un bâtiment plus ancien.

[3] Cf. Archives diocésaines de Fréjus-Toulon, copie d’acte notarié du 10 novembre 1835 devant Maitre Joseph Antoine Rampin, notaire à Marseille, p. 2 (origine de propriété)

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